Le pouvoir institutionnel que les deux principales organisations syndicales espagnoles avaient construit dans les dernières décennies en privilégiant la concertation avec l’État et le patronat a été très affaibli par les politiques de dérégulation du marché du travail post-crise. Confrontées à des problèmes internes (d’adhésion, de structuration, de démocratie) et à des remises en cause externes (relations avec les nouveaux mouvements sociaux), elles doivent impérativement rechercher une stratégie alternative. Elles ne se sont pas tournées vers la transposition de pratiques de revitalisation syndicale centrées sur l’adhésion mais plutôt vers une dynamique de mobilisation sociale, en se cherchant une place dans des conflits de salariés précaires organisés par d’autres.