Les réformes du marché du travail menées au début des années 2000, qui visaient essentiellement ses marges, ont amplifié les facteurs de fragilisation du système de relations professionnelles, qui s’est retrouvé en incapacité de garantir à certains travailleurs que leurs droits fondamentaux et leur dignité soient respectés. On assiste donc désormais à un mouvement de « re-régulation » du marché du travail, qui passe notamment par l’instauration d’un salaire minimum, visant à cesser le subventionnement des bas salaires par l’Etat fédéral pour permettre aux entreprises de préserver leur compétitivité. L’objet de cet article est d’observer les effets – certains attendus, d’autres moins – de l’introduction du salaire minimum, qui a permis d’assurer un salaire décent aux populations les plus fragiles. Il en ressort globalement l’idée que tous les salariés ne sont pas sortis gagnants, et que les conditions d’une mise en œuvre effective de la loi sont loin d’être assurées.