Cet article a pour objet l'analyse d'un dispositif particulier d'indemnisation des chômeurs : les activités réduites, introduites en 1986 par le régime paritaire d'assurance- chômage (l'UNEDIC). Ce dispositif permet aux chômeurs d'exercer une activité occasionnelle tout en continuant de bénéficier d'un maintien partiel des indemnités de chômage. Cette possibilité a été offerte en vue d'encourager toutes formes de retour à l'emploi sous l'hypothèse que l'occupation d'un emploi même précaire est préférable à une situation de chômage complet. Cet article, en revenant longuement sur le contexte économique et social qui a présidé à l'adoption de ce dispositif, aboutit à la conclusion que les activités réduites, loin de constituer un tremplin vers un retour durable à l'emploi, peuvent au contraire encourager des phénomènes de « trappes à sous-emploi et à bas salaires ».