Dans cet article, nous mettons en lumière l’influence de l’organisation matérielle et logistique des réunions de la négociation collective en entreprise sur les rapports de pouvoir entre employeurs et délégués syndicaux. Ce travail de recherche a été réalisé sous forme de monographie d’une grande entreprise française de la restauration de collectivités et démontre le poids des rapports sociaux qui pèse sur les syndicalistes en entreprise. Ce poids se trouve accentué par les « conditions de travail » difficiles des négociateurs syndicaux. L’organisation imposée par les employeurs participe à un éloignement des militants syndicaux de leur base et favorise une relative autonomisation du syndicalisme dans l’entreprise. La position de l’auteur comme syndicaliste a permis une analyse fine « de l’intérieur de la machine ».