L'article contient une courte réflexion sur les choix méthodologiques guidant la comparaison internationale dans le domaine des relations professionnelles. La comparaison internationale n'offre pas de paramètres de la comparaison « prêts à usage », mais nécessite au contraire une reconstruction problématisée et contrôlée de l'objet théorique. L'exemple retenu est celui des instances de représentation des salariés sur les lieux de travail. Le Royaume-Uni et la France présentent deux cas de figure contrastés : ici, le système de la représentation syndicale fondée sur l'adhésion (canal unique), là, le système dual fondé sur le principe de suffrage universel des salariés ; d'un côté l'héritage volontariste, de l'autre la codification pointilleuse des droits et des interdits. Quelle est la valeur explicative de ces différences institutionnelles ? Quelle est leur influence pratique sur le comportement des acteurs ? L'approche « institutionnaliste » voit dans les formes et compromis institutionnels l'élément véritablement dynamique dans l'organisation des relations professionnelles. L'approche centrée sur la réalité des acteurs s'inscrit en faux contre l'hypothèse du déterminisme institutionnel ; l'observation empirique en fait ressortir les nombreuses exceptions. Cette approche dont on tente de retracer le cheminement théorique et méthodologique, met au centre de l'analyse la construction des relations de représentation, enjeu commun aux représentants quel que soit leur environnement représentatif local ou national.