Le panel européen des ménages fournit un éclairage nouveau sur la pratique en France d'une recherche d'emploi concomitante avec un emploi pendant une période de chômage stabilisé à un niveau élevé (1994-1996). Il permet de situer ces demandeurs d'emploi au sein de la population active et de distinguer, selon une typologie, de quelle façon cette concomitance s'insère dans un itinéraire sur le marché du travail. Par rapport à la population active, la population qui se trouve amenée à la concomitance d'emploi et de recherche d'emploi est exposée au risque de la précarité : elle est plutôt féminine et jeune, avec un rapport antérieur au système d'indemnisation du chômage, et son revenu est faible. Sa recherche d'emploi s'effectue principalement dans le cadre de l'inscription à l'ANPE. Quant à l'emploi occupé, il est insatisfaisant et essentiellement précaire : ce sont plutôt des emplois d'ouvriers non qualifiés ou des emplois de professions intermédiaires et de techniciens. Pour les deux tiers des personnes concernées, la concomitance d'un emploi et d'une recherche d'emploi intervient après une dégradation de la situation sur le marché du travail. Le confinement dans un temps partiel subi est le lot d'une population plus féminine, plus âgée, moins diplômée, qui se trouve fortement exposée au chômage. Quant au glissement vers la précarité avec des emplois à temps plein de courte durée ou insatisfaisants, il concerne plutôt des hommes de moins de 45 ans qui peuvent faire valoir une qualification. De façon plus minoritaire, deux modes de court passage par un emploi à temps partiel et une recherche d'emploi concomitants se dessinent également, soit pour des femmes en régime relativement stable d'emploi à temps partiel, soit pour des étudiants qui se présentent sur le marché du travail.