Cet article explore les effets des heures supplémentaires sur la pression temporelle ressentie par les salariés, les interférences qui se produisent entre le professionnel et le domestique et le surmenage éprouvé par ceux qui pratiquent les heures supplémentaires. L'article est centré sur la question des effets de compensation ou d'aggravation des conséquences des heures supplémentaires, selon les mécanismes qui y conduisent. Pour répondre à ces questions on utilise l'enquête néerlandaise « Time Competition » réalisée en 2002/2003 auprès de 1 114 employés de 30 organisations néerlandaises, 885 salariés étant sélectionnés à partir de cette base. Les résultats montrent qu'une augmentation de la pratique des heures supplémentaires accroît les problèmes associés à la pression temporelle, aux interférences entre le professionnel et le domestique et au surmenage. Lorsque le salarié aime son travail ou s'il se passionne en l'accomplissant (mécanisme « le travail comme hobby »), les conséquences négatives des heures supplémentaires semblent compensées. Les récompenses financières pour les heures supplémentaires (mécanisme « le travail c'est de l'argent ») ne compensent pas leurs conséquences négatives. Les salariés se trouvant dans une situation de forte pression au travail associée à des horaires imprévisibles (mécanisme « de crise ») ou dans une situation où les heures supplémentaires favorisent les opportunités d'avancement (mécanisme de « compétition par le temps ») vivent une pression temporelle relativement forte, des interférences marquées entre le professionnel et le domestique, du surmenage.